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Malmaison à travers 30 oeuvres

Fin du XVIIIe - début du XIXe siècle
Mobilier

Nécessaire, 1806

Le nécessaire se compose d'un coffret rectangulaire ouvrant à la fois par son couvercle et par sa face antérieure formant abattant. Il prend place sur un haut piétement indépendant, à quatre pieds arqués, réunis en bas par un motif d'entretoise losangé dans lequel s'inscrivent cinq médaillons marquétés en rosaces; à mi-hauteur, une tablette à rebord forme une auge. Le décor de ces ouvrages d'ébénisterie, extrêmement complexe, combine plusieurs techniques. La marqueterie occupe une place importante et associe de nombreuses essences de bois, exotiques ou indigènes, frisage à double filet, croix à cinq branches de la Légion d'honneur sur la tablette médiane, motifs de larges coquillages incrustés sur les faces latérales du coffret, rosace sur le plateau supérieur du piétement, etc. En divers endroits sont appliqués de nombreux motifs d'acier trempé, poli et gravé, à l'imitation des pointes de diamants. L'intérieur du coffret et son contenu sont plus précieux encore: l'ensemble, subdivisé en nombreux compartiments superposés, dont certains à secrets, constitue un très complet nécessaire de toilette, de couture, de broderie et d'écriture; au centre, le portrait de Napoléon Ier, en miniature, est l'oeuvre de Vigneux, élève d'Isabey. Au fond du casier antérieur, une plaque de verre églomisé représente le jugement de Pâris; de part et d'autre, deux tiroirs secrets s'ornent en façade de la lettre N en acier, celui de droite contenant l'encrier. L'écritoire, de velours vert brodé, porte le chiffre JN entrelacé dans un médaillon. Presque tous les ustensiles portent, dans un écu, l'initiale J de l'impératrice Joséphine, pour qui le nécessaire fit livré par Rémond en 1806, puis placé dans le boudoir de la souveraine aux Tuileries. Comme en témoignent les deux inscriptions gravées sur la serrure, "Felix Rémond, ébéniste" et "Les aciers polis de la manufacture du Sr Schey fbg St. Denis", le nécessaire est une oeuvre de collaboration. En effet, si l'ébénisterie est bien l'oeuvre de Rémond, alors à ses débuts, l'étonnant décor faisant appel à l'acier poli est dû à Reynard Schey, dont la manufacture, installée au faubourg Saint-Denis, était spécialisée dans cette technique qui n'est pas sans rappeler les ouvrages russes de Toula. Peu nombreuses, les pièces d'orfévrerie, fabriquées entre 1795 et 1797, portent le poinçon de l'orfèvre parisien Pierre Leplain. Lors du divorce, en 1810, le meuble sortit des Tuileries pour être remis à Joséphine qui le plaça à Malmaison. On perd ensuite la trace du nécessaire, qui passa toutefois en vente publique à Paris le 4 décembre 1841. Il fut ensuite racheté par Napoléon III et replacé à Malmaison après 1861; il devait repartir en 1870, pour le Mobilier national. Ce dernier le rendit à la demeure de Joséphine à l'ouverture du musée, en 1906.

 

G.M.

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