Dans les années 1930, le baron Napoléon Gourgaud (1881-1944), arrière-petit-fils du général Gourgaud (1783-1852), aide de camp de Napoléon à Sainte-Hélène, déjà associé à la Vieille Garde de l’Empire par le nom qu’il portait, le fut désormais à l’avant-garde de la peinture moderne. Sous l’impulsion de sa femme, Eva Gebhard (1876-1959), une richissime héritière américaine, il acquit des œuvres majeures de Matisse, Braque, Picasso, Léger, Laurencin, Vuillard, Bonnard dont les tableaux rejoignirent sur les murs de son hôtel parisien les Corot, Ingres, Delacroix, Daumier, Cézanne, Seurat, Van Gogh, Gauguin, le Douanier Rousseau, Monet, Degas ou Renoir, qu’il avait réunis. Les Gourgaud, figures brillantes et originales du Tout-Paris des Années folles, voulurent que leur exceptionnelle collection, riche aussi d’objets d’art et de mobilier du XVIIIème siècle et du Premier Empire, revînt aux musées nationaux, auxquels ils avaient déjà donné leurs deux musées de l’île d’Aix, le Musée Napoléon en 1933 et le Musée Africain en 1952.
