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Le Prince impérial

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La photographie représentant le Prince impérial à l’âge de quatre ans, était jadis dans la chambre natale de Napoléon.

Le dossier d’œuvre précise : « Cette photographie a été déposée par l’Impératrice Eugénie, dans la chambre natale de Napoléon, en 1860. Une étiquette manuscrite, enlevée lorsque la photographie a été nettoyée, l’attestait ».

Le Prince impérial, Napoléon-Louis-Eugène, fils unique et héritier de Napoléon III et d’Eugénie était né le 16 mars 1856. Cette photographie a été déposée par sa mère dans la chambre natale de Napoléon Ier, son grand-oncle, lors de la visite à la maison Bonaparte que firent les souverains le 14 septembre 1860. A cette occasion, l’Impératrice accrocha la photo de son fils sous une gravure représentant Bonaparte à Arcole. Ce geste était hautement symbolique : l’Impératrice installait l’image de son fils dans le temple du mythe napoléonien, retissait la généalogie des Bonaparte jusqu’au couple impérial, ancrait son propre destin dans l’île qui avait vu naître la dynastie… On imagine l’émotion des Ajacciens présents !

Le 29 août 1869, Eugénie visite à nouveau la maison Bonaparte, cette fois avec son fils mais sans son mari, lors des fêtes du centenaire de la naissance de Napoléon Ier. Une foule énorme, mal contenue par la police débordée (on pense que quarante mille personnes étaient venues de toute la Corse pour l’accueillir) presse le jeune prince à l'étouffer. Le Prince impérial aurait alors dit calmement : « Laissez-les entrer, ils sont de la famille. » Et tandis qu’il regarde la gravure de Bonaparte à Arcole, l’Impératrice Eugénie dépose sur la cheminée de la chambre natale, le buste de son fils par Carpeaux.

Ce n’est pas celui que l’on voit aujourd’hui. L’ancien a été volé par un touriste profitant « d’une cohue exceptionnelle de visiteurs » entre 1869 et 1923. (Le petit marseillais, 10 juin 1923 : faut-il transformer la maison Bonaparte en musée ?). Il avait été alors momentanément remplacé par une autre œuvre de Carpeaux, un magnifique biscuit de Sèvres représentant le Prince impérial avec son chien Néro dont l’adresse est inscrite sur le collier : « aux Tuileries » et qui est toujours dans les collections du Musée.