Malmaison, une nature préservée
JARDIN REMARQUABLE
Le label « Jardin remarquable » distingue des jardins et des parcs, présentant un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique. Il tient compte de la qualité d’entretien des parcs et des jardins et de leur diversité. Ainsi il répond à des critères d’exigence et de qualité sur la composition (organisation des espaces), l’intégration dans le site et la qualité des abords, les éléments remarquables (eau, fabriques, architectures végétales…) et l’accueil des publics et l’entretien dans le respect de la qualité environnementale. Le parc du château de Malmaison bénéficie de ce label depuis sa création en 2004.
ARBRES REMARQUABLES
Les arbres remarquables sont des arbres vivants exceptionnels par leur âge, leurs dimensions, leur forme, leur passé ou encore leur légende. Le parc du château de Malmaison en recèle quelques-uns et notamment :
Cèdre du Liban : Planté par Joséphine et Napoléon en 1800, peu de temps avant la victoire de Marengo. C’est l’arbre historique du parc qui trône à l’arrière du château de Malmaison, à gauche de la façade.
Thuya géant de Californie : Identifiable entre toutes les espèces de thuya par son imposante forme pyramidale, celui-ci est particulièrement intéressant car ses branches ont marcotté naturellement pour former un grand cercle autour du tronc principal, sorte de « cabane » naturelle. Pour le découvrir, aventurez-vous à l’arrière du château de Malmaison, tout au fond, à la limite du domaine.
ECO-ENTRETIEN
Les bonnes pratiques du service des jardins de Malmaison
Permaculture : Il s’agit d’un mode d’agriculture fondé sur les principes de développement durable, respectueux de la biodiversité et de l’humain et consistant à imiter le fonctionnement des écosystèmes naturels.
Production locale « made in Malmaison » et anti-gaspi : Le service des jardins de Malmaison a sa propre production de plantes (graines pour les serres, bouture pour la pépinière) et chaque fois que possible il réemploi les plantes vivaces ou réutilise les bulbes en naturalisation dans le parc.
Economies d’eau : Les ressources en eau utilisées pour l’arrosage, proviennent en partie de la récupération des eaux de pluie. L’arrosage est pratiqué de façon raisonnée (arrosage automatique programmé et arrosage manuel à la pomme).
Valorisation des déchets verts : Les déchets verts issus du parc et des serres (suite à ramassage de feuilles, tonte, taille d’arbres et d’arbustes) sont broyés, compostés puis utilisés en épandage aux pieds des arbres dans les bosquets et sur les pelouses.
Zéro-Phyto : Depuis le 1er janvier 2017, la loi Labbé interdit aux personnes publiques d’utiliser ou de faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces verts.
Afin de limiter la pousse des plantes non désirées et le développement des organismes nuisibles, sans utiliser de pesticides ou d’herbicides de synthèses, des techniques alternatives sont utilisées.
A titre préventif, on utilise :
- Le paillage (mulch) sur les sols nus des massifs de fleurs par différents matériaux (ce qui réduit l’évaporation, les besoins en désherbage et nourrit le sol en se décomposant) ;
- Le développement des organismes auxiliaires en lutte alternative (tels que coccinelles et chrysopes véritables alliés des jardiniers pour lutter contre les pucerons...) ;
- La prairie fleurie et fauches tardives (voir ci-dessous) ;
- L’éco-paturage (voir ci-dessous).
A titre curatif, on a recours au désherbage mécanique (balayage, binette, fauchage, brossage) et en dernier recours au désherbage thermique.
L’ECO-PATURAGE
L’éco-pâturage participe à la diminution de l'impact environnemental et au développement de la biodiversité.
Le principe : L’éco-pâturage est une technique d’entretien alternatif des espaces verts en complémentarité ou substitution des entretiens mécaniques ou chimiques. Cette technique présente des avantages environnementaux, sociaux et économiques. Les races utilisées sont dites rustiques et sont généralement en voie de disparition du fait de leur faible productivité agricole. Les races utilisées sont généralement originaires de la région ou ont un lien avec l’histoire du lieu.
Les avantages : L’éco-pâturage permet une lutte contre les espèces animales et végétales envahissantes ou invasives tout en permettant le retour de certaines espèces en voie de disparition. Cette méthode de lutte permet de limiter, remplacer l’utilisation de produits phytosanitaires. Par son régime sélectif, l’animal va trier en fonction des valeurs fourragères de la plante et va favoriser l’hétérogénéité du milieu. Il va indirectement faire apparaitre de nouvelles espèces sensibles à croissance lente et limiter le développement des espèces pionnières créant ainsi une mosaïque d’habitat. Ce nouveau biotope attire donc de nouvelles espèces animales.
Les Mérinos de Malmaison : Dès 1803, Joséphine posséda des Mérinos dont la laine abondante pouvait lui procurer des revenus. L’élevage des moutons espagnols à Malmaison, tout comme celui établi à Rambouillet sous Louis XVI et relancé par Napoléon, répondait à un plan général d’amélioration du bétail indigène et d’acclimatation des races étrangères utiles. En effet les Mérinos espagnols produisaient deux fois plus de laine que les moutons français. Cette laine était destinée principalement à la fabrication du drap employé à vêtir les soldats. Joséphine fit venir d’Espagne plusieurs dizaines d’animaux et fit construire à leur intention une bergerie, agrandie en 1807. Située entre le parc de Malmaison et l’étang de Saint-Cucufa, et fut démolie après 1870. Le troupeau ne cessa de s’accroitre jusqu’à compter plus de deux mille têtes en 1812. Devenu le plus nombreux de France, il fut l’objet de ventes régulières plus de locations à bail. Après la mort de Joséphine, son fils, le prince Eugène, continua l’exploitation du troupeau qui néanmoins diminua peu à peu. A sa mort en 1824, sa veuve, la princesse Auguste-Amélie de Bavière vendit l’ensemble des moutons subsistants.
La mise en place et la gestion des moutons Mérinos à Malmaison sur la parcelle du mausolée du Prince Impérial sont faites avec la collaboration de l’entreprise LB Paysage basée à Vignemont dans l’Oise.
LA PRAIRIE
La prairie que l’on peut admirer à l’arrière du château de Malmaison se présente telle qu’elle était du temps de Joséphine. A l’époque elle n’était fauchée que deux fois par an, fin juin et fin septembre, et était utilisée comme pâturage pour les animaux.
Le service des jardins du musée s’efforce ainsi de restituer un état historique du domaine de Malmaison. Une sente tondue permet de se promener au gré des herbes folles et de mieux pouvoir les observer.
Les tontes différenciées (gazon, pelouse, prairie), permettent de préserver les écosystèmes en préservant l’habitat des mammifères et insectes (lézards, papillons…), les herbes hautes protégeant le sol et ceux qui vivent, des rayons directs du soleil.
Par ailleurs, la prairie permet, à chaque type de plante qui la compose de développer leurs réseaux racinaires et, à l'eau de pluie de mieux s'infiltrer dans le sol. Enfin, la prairie a pour particularité de stocker le CO2.
LES CYGNES NOIRS
Aventurez-vous au fond du parc de Malmaison et retrouvez les cygnes noirs chers à l’impératrice Joséphine. C’est en effet à Malmaison qu’en 1803 furent acclimatés avec succès, pour la première fois en Europe, des cygnes noirs d’Australie.
(Pour leur survie, il est demandé aux visiteurs de ne pas les nourrir).
LE RUCHER
Le parc de Bois-Préau accueille, à proximité de l’orangerie, un rucher composé de 10 ruches.
L’emplacement retenu pour installer le rucher a été choisi pour répondre à certains critères : Calme, loin de toute source de nuisance chimique, sur un terrain débroussaillé, bien éclairé, ensoleillé, mais protégé des chaleurs excessives, à l’abri du vent, et des courants d’air (obstacles naturels), sec, loin de l’humidité, à proximité de plantes, arbres et fleurs mellifères, avec une large gamme de plantes à proximité pour s’assurer d’une floraison sur toute l’année, à proximité d’un point d’eau.
Ce choix est un facteur déterminant quant à la bonne santé des abeilles et la qualité du miel récolté.
La récolte du miel a lieu à la fin du printemps à la fin de floraison des tilleuls.
Le miel de Malmaison est une pure merveille aux notes fleuries et mentholées avec des saveurs fruitées et exotiques, mais l’objectif principal de cette démarche est d’être un acteur dans la sauvegarde des pollinisateurs dans un contexte où l’on constate partout leur disparition rapide.
La mise en place et la gestion du rucher de Malmaison sont faites avec la collaboration de l’entreprise Beeyond Paris basée dans les Yvelines.
Le miel de Malmaison a obtenu la Médaille de Bronze dans la catégorie tilleul au coucours des miels d'Ile-de-France en 2022 !