Retour d'un important tableau à Malmaison
Février 2024
Retour d'un important tableau au Château de Malmaison
Le Premier Consul décernant un sabre d’honneur après la bataille de Marengo (inventaire M.M.40.47.7175, dépôt du musée du Louvre) par Jean-Antoine Gros (Paris, 1771-1835) n’avait fait l’objet jusqu’ici que d’interventions superficielles de restauration. Un réel problème d’adhérence de la toile de doublage (dégradation de la colle due à son vieillissement et dégât des eaux) provoquant soulèvements et désordres sur la couche, des ruptures du papier de bordage, des repeints désaccordés devenus de plus en plus visibles au fil du temps, des altérations du vernis (blanchiment, chancis), des déchirures de la toile et lacunes de la couche (masquées), des craquelures prématurées dues à des repeints nécessitaient une restauration fondamentale. Celle-ci a été menée en 2022-2023 au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2rmf) qui a fourni une aide logistique, technique (imagerie) et un complément scientifique (étude) au travail des six restaurateurs qui ont œuvré sur cette huile sur toile de grand format (3,10 x 2,46 m).
Commandé par Bonaparte après la décisive bataille de Marengo (le 25 prairial an VIII / 14 juin 1800), le tableau fut présenté au Salon des artistes vivants de 1802. Alors que l’esquisse présentée un an plus tôt montrait le Premier Consul récompensant un brave en lui donnant un sabre d’honneur, la version finale figure un portrait équestre, le grenadier blessé tenant cette fois l’arme d’honneur en main. Les modifications apportées avaient peut-être à voir avec le nouveau statut de Bonaparte, nommé Consul à vie après le plébiscite d’août 1802. Le tableau servit de carton pour une tapisserie tissée à la manufacture des Gobelins de 1806 à 1810. Il fut offert au maréchal Bessières qui s’était distingué lors de la bataille de Marengo, ou à sa veuve après la mort du maréchal au combat, en 1813. Le duc d’Istrie, son fils, le donna au musée du Louvre en 1856. Déposé au châteaux de Compiègne (1879-1953) puis de Versailles (1853-1869), il a été affecté au château de Malmaison depuis 1969, dépôt confirmé depuis que celui-ci est officiellement devenu musée du Consulat.