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Vue de la ferme d’Allemogne, près de Genève

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© DR

Connu de longue date, ce dessin est attribué à l'impératrice Joséphine ; elle aurait copié une gravure de l’artiste suisse Jean Philippe Linck (1770-1812), frère de Jean-Antoine (dont l'Impératrice acquit, en 1813, quatre gouaches représentant des vues du Mont-Blanc). L'artiste est peu présent dans les collections publiques françaises, mais le département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France conserve une série de petites estampes à l'eau-forte, d'un format identique et d'un style de dessin un peu gauche que l'on retrouve dans l'oeuvre attribuée à Joséphine; malheureusement, il ne nous a pas encore été possible d'identifier l'estampe qui servit de modèle à l'Impératrice.

La feuille porte au dos l'inscription : un dessin original de l'impératrice Joséphine/la ferme d'Almogne près de Genève le 4 juillet/180[.][le dernier chiffre est surchargé]/et gravé par Jean-philippe Linck (on imagine mal Linck gravant un dessin de Joséphine et plus aisément celle-ci copiant une gravure...); ce titre est accompagné d'un énigmatique N°5/L.B.

En fait, l'intérêt de Joséphine pour les artistes suises ne semble guère remonter avant le voyage qu'elle fit dans ce pays et ses environs en 1810. On peut supposer que cette date antérieure soit erronée et qu'elle ait été inscrite par la suite.

On note également au verso de la feuille la présence d'un petit croquis à la mine de plomb, représentant un petit personnage gravissant un chemin au flanc d'une pente abrupte.

Le dessin du recto est une vue d'une ferme à Allemogne (ou Almogne), un des hameaux de la commune de Thoiry (Ain) à 10 km de Genève.

Ce dessin fut présenté à l'exposition des souvenirs de l'Impératrice à Malmaison en 1867, où il était prêté par Aristide Constantin, petit-fils de Guillaume-Jean Constantin, conservateur des collections de peintures de Joséphine. La notice (n°151 du catalogue de M.de Lescure) précise que le dessin aurait été fait sous la direction d'Isabey, mais rien ne vient appuyer cette hypothèse. Toujours selon cet ouvrage, il serait signé, ce qui n'est pas le cas à notre connaissance ; en fait il était autrefois monté sous le même encadrement qu'une lettre  signée de l'Impératrice à Constantin et il est probable que l'on ait confondu cette signature avec celle du dessin.Les deux pièces figurèrent à deux ventes les 26 mai 1952 et 29 novembre 1965 avant d'être acquises en 1988 par SAS le prince Rainier III.

On ne connait aucun autre dessin qui puisse être attribué avec certitude à Joséphine ; d'autres portent une simple signature et une date, mais aucune provenance plausible et le simple prénom de Joséphine suivi d'une date dans la première décennie du XIXe siècle ne peuvent être des preuves suffisantes. Cette feuille présente l'avantage d'une excellente provenance, malgré les quelques interrogations légitimes qu'elle peut soulever.