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Media Name: danseuse_pompeienne.jpg
© RMN

Déjà mentionnée comme salle à manger dans l'inventaire du château en 1703, cette pièce fut entièrement réaménagée par l'architecte Fontaine en 1800: il y intégra l'antichambre voisine, agrandissant ainsi l'ancien espace en une vaste salle à six fenêtres se terminant en hémicycle à l'une de ses extrémités. Le lavabo de marbre blanc qui s'y trouve encore était surmonté d'une statuette de la déesse Hébé versant le nectar aux dieux. Chauffée grâce aux conduits et aux bouches provenant des poêles situés dans la cave, la pièce était meublée de façon simple. Une grande table ovale en acajou, trois consoles, douze chaises et deux fauteuils de Georges Jacob, l'un pour Napoléon et l'autre pour Joséphine. Deux lustres à douze lumières, en cristal et bronze doré, ainsi que huit bras en bronze à deux lumières assuraient l'éclairage.

Au somptueux dallage de marbre noir et blanc, donc les carreaux forment dans l'hémicycle un demi-cercle en étoile à cinq branches, répond un décor peint faisant référence à l'Antiquité: huit grandes figures de danseuses de style pompéien peintes sur stuc par Louis Lafitte, deux trépieds enflammés ainsi que des thyrses, des coupes renversées et des lyres.

Louis Lafitte, élève du peintre Regnault, avait remporté le prix de Rome en 1791. Connu avant tout pour son activité de dessinateur et de décorateur, il travailla à Malmaison vers 1800 avant d'exposer à plusieurs reprises au Salon et de bénéficier de commandes officielles.

Inspirées des peintures trouvées à Pompéi depuis le XVIIIe siècle, les danseuses ne copient aucun ensemble connu. Elles ont été peintes en atelier sur une couche de stuc posée sur des carreaux de plâtre puis enchâssées dans des cavités créées dans l'épaisseur des murs.

 

C.M.