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Le Paradis d'Ossian accueille un héros

Le Paradis d'Ossian accueille un héros

Le Paradis d'Ossian accueille un héros

Un dessin préparatoire pour une œuvre majeure. Le musée national du château de Malmaison conserve dans ses collections un tableau important d’Anne-Louis Girodet, l’une des premières expressions du romantisme en peinture. Commandée en 1800 pour orner le salon (ou salon doré) de la demeure du couple Bonaparte, L'Apothéose des héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté traduit le renouvellement des thèmes mythologiques : les principaux généraux morts au combat pendant les guerres révolutionnaires sont accueillis par le barde Ossian dans le paradis d’Odin. Les poèmes lyriques de l’écossais James Macpherson recueillis dans Les chants d’Ossian constituent un sujet apprécié de Napoléon qui les a lus dans une version italienne. Dans cette traduction en image du mythe celtique, la fiction rejoint l’histoire contemporaine : au premier plan, accédant au royaume gaélique, figurent les généraux morts récemment en Italie et en Egypte. Cette peinture à l’huile sur toile a été conçue en pendant d’Ossian évoque les fantômes au son de la harpe, par Gérard. La commande s’inscrit dans la campagne de travaux d’aménagement et de décoration de la résidence privée de Napoléon et Joséphine Bonaparte menée par Percier et Fontaine.

 

Un témoignage de la genèse de l’œuvre peint. Présentée au Salon de 1802, L'Apothéose des héros français morts pour la patrie est le manifeste d’une esthétique hors norme : le tableau rompt avec le classicisme de David chez qui Girodet s’est formé. Son style, comme sa composition, procèdent de recherches dont témoignent les dessins inspirés par le texte d’Ossian. Le paradis d’Ossian accueille un héros est une œuvre graphique particulièrement intéressante par son iconographie – la rencontre entre la réalité et le mythe – et parce qu’elle exprime la gestation de ce renouveau formel : la précision et l’expressivité du trait sont tempérés par l’aspect laiteux du lavis traité en grisaille afin de traduire l’immatérialité du monde des âmes ; les bandes de papier vergé raboutées sur la feuille principale – montage de l’artiste – expriment ses hésitations. Resté dans la descendance de l’exécuteur testamentaire de Girodet, ce lavis est à la fois une œuvre et un document pour la compréhension du processus de création.